Juno Beach, qui s'étend de Saint-Aubin-Sur-Mer à Courseulles-Sur-Mer, est la plage du débarquement pour la 3e Division d'infanterie canadienne. Donc, le DDay des canadiens.
Depuis que je sais que je suis ''envoyée'' en Normandie, je pense à cet endroit. À Courseulles-Sur-Mer plus particulièrement, où se trouve depuis 2003 le centre Juno Beach, dédié à la mémoire des Canadiens ayant combattus lors de cet événement clé de la WW2.
J'y suis allée simplement dans mon périple. Peu d'activités prévues. Du temps. L'endroit s'atteint bien, même pour une personne seule et sans voiture.
J'ai déposé mes effets personnels à l'hôtel (Pas d'auberge de jeunesse dans un si petit village!), et j'ai pris la route du Cimetière Canadien de Beny-Sur-Mer. Il y avait un bon 3,6 km à faire, en partie en plein champs, donc autant débuter par là.
Il est très simple, ce cimetière. Moins flamboyant que celui des américains à ce qu'on m'a dit. L'hommage me semble plus beau pour les canadiens, plus adapté, dans toute sa sobriété.
2049 petites pierres tombales blanches, toutes alignées sous le couvert d'arbres. 4 britanniques et un résistant français. Le reste, des canadiens. La plupart décédés suite au débarquement, de juin à juillet 1944.
J'ai lu un nom, puis un deuxième, puis un troisième. Le 4ième, sonorité québécoise. Régiment de la chaudière. Je suis canadienne, mais plus précisément québécoise. Les larmes que je retenais ont coulées.
Je ne sais pas combien de temps je suis restée.
Les 7 inconnus m'ont particulièrement touchés.
Le soin de mettre un symbole pour la croyance religieuse ou l'absence de celle-ci aussi.
Et cet homme, déposant des fleurs, en ce 11 novembre, m'a arraché le coeur. Il était bien neutre, sans larme, calme. Habitué à ce rituel peut-être après toutes ces années.
Mais pas moi. J'ai du me retourner. Ma peine était tellement loin de la sienne, tellement différente. Je ne voulais pas être aperçue à pleurer pour cela.
Et puis, j'ai mis les pieds sur la plage. Une plage bien ordinaire.
Mais si l'on s'arrête un instant, pour y penser, elle change complètement.
La visite du musée est simple, mais efficace. Les éléments sont pertinents et bien centrés sur le but de ce centre, porter honneur aux canadiens. D'ailleurs, il s'agit d'étudiants canadiens qui y travaillent.
Le temps de l'année était parfait. Niveau tourisme, j'étais tranquille. Et niveau température, j'étais très près de la température de ce 6 juin 1944.
Je n'ai pas de famille ayant participé à cette guerre.
J'étais simplement là pour honorer ceux ayant combattus pour notre pays, pour les autres pays, pour la paix.
XOXO
Megg
P.S.: Un point qui me semblera toujours important de rappeler : les 21 400 canadiens déployés ce jour-là étaient tous, sans exception, volontaires.